VOTER AUTREMENT

Expérimenter d’autres modes de scrutin

Dans le cadre de l’opération scientifique récurrente “Voter Autrement”, des expérimentations de modes de scrutin alternatifs ont été menées en France lors du premier tour de chaque élection présidentielle depuis 2007. Cette opération est conduite par un groupe de chercheuses et chercheurs en sciences économiques et en informatique, universitaires et CNRS, de Caen, Grenoble, Paris (PSE, Lamsade), Saint-Etienne et Strasbourg.

Cette opération vise à contribuer à la connaissance scientifique sur le comportement électoral, sur les préférences électorales et sur les propriétés comparées des différents modes de scrutin. Partant du principe qu’aucun mode de scrutin n’est idéal, nous défendons l’idée qu’il est nécessaire de les étudier dans leur diversité.

  •  Il ne s’agit pas de “défendre” un mode de scrutin en particulier, mais  de comparer les propriétés et les défauts de chaque mode de scrutin. On vise à identifier le mode de scrutin le plus adapté à chaque contexte, pour chaque usage et selon les propriétés et les valeurs que désirent ses usagers.
  • L’opération vise à récolter des données fiables à l’occasion du premier tour de chaque élection présidentielle française afin d’analyser comment les propriétés des modes de scrutin varient en fonction des types de comportements des votants et selon de potentiels réglages fins des modes de scrutin, c’est-à-dire la façon dont ils sont mis en œuvre concrètement.
  • Cette opération permet aussi au monde académique de participer au débat public grandissant en France sur la démocratie électorale, qu’il concerne le problème de représentativité des élections proportionnelles législatives, la complexité des scrutins mixtes des élections locales ou plus récemment, la remise en cause du scrutin majoritaire uninominal à deux tours dans l’élection présidentielle.
VA2022_Strasbourg
Vote expérimental, Strasbourg, Salle de la Bourse. Crédit A. Baujard

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Les règles testées

Ces expérimentations ont en commun de comparer les règles multi-nominales (qui permettent de se prononcer sur chaque candidat) à la règle mono-nominale du scrutin en vigueur (qui exige que le votant ne sélectionne qu’un seul candidat). Les règles multi-nominales testées considèrent donc des évaluations de chaque candidat par les votants. (Notons qu’il en existe d’autres, qui ne sont pas étudiées ici, où les votants classent les candidats par ordre de préférence, mais qui ont donné lieu à d’autres expérimentations).

  • Dans le vote par note (également appelé vote par évaluation, ou vote de valeur), les votants attribuent une note à chaque candidat étant donné une échelle de note prédéfinies, par exemple [-1,0,1] ou [0,1,2,3] ou [-1,0,1,2,3,4] ; le candidat qui obtient la somme des notes la plus élevée l’emporte. Ce [mode de scrutin par évaluation -> https://presses.ens.psl.eu/539-voter-autrement.html] est soutenu par [certaines associations -> http://votedevaleur.org/].
  •  Dans le vote par approbation : le votant peut approuver ou ne pas approuver chaque candidat et celle ou celui qui obtient le plus grand nombre d’approbations gagne. On peut le présenter comme un cas particulier du vote par évaluation où l’échelle serait réduite à 0 et 1; mais on peut également le présenter comme une généralisation du scrutin à la pluralité où l’on peut se prononcer sur chaque candidat plutôt que sur un seul d’entre eux. Ce mode de scrutin a été récemment mis en œuvre dans des élections politiques américaines comme à Saint-Louis et connaît un [soutien croissant aux États-Unis -> https://electionscience.org/].
  • Le jugement majoritaire est une méthode de vote où il est également demandé aux votants de s’exprimer sur chaque candidat. Est élu celui qui a la meilleure (mention d’évaluation) médiane; ce système de vote, une fois complété par des principes de départage des ex æquo, est appelé “Jugement majoritaire” [Balinski et Laraki [2007-> https://sites.google.com/site/ridalaraki/xfiles/BalinskiLarakiPNAS.pdf?attredirects=0], [2011-> https://mitpress.mit.edu/books/majority-judgment]]. Dans ce mode de scrutin, le candidat élu n’est donc plus celui qui a “le plus grand nombre de voix” (comme dans notre scrutin habituel) ou “le plus grand score” (comme dans le vote par évaluation), mais celui qui est “le mieux évalué par une majorité”. Plus précisément, chaque votant évalue chaque candidat selon une mention (entre “Très bien” à “A rejeter” pour 6 mentions); le “profil de mérite” de chaque candidat résume l’ensemble des mentions qu’il a obtenues; il y a au moins une majorité d’électeurs qui évaluent ce candidat à sa mention médiane ou à une mention encore meilleure, et ceux qui contestent cette mention sont toujours une minorité. Est élu le candidat dont la mention médiane est meilleure que celle des autres (ou, pour un nombre pair, celui qui obtient la meilleure médiane inférieure). Évidemment, même avec 7 mentions distinctes, il est fréquent que deux ou plusieurs candidats obtiennent la même mention ; on applique alors une [règle de départage -> https://www.lamsade.dauphine.fr/fr/recherche/productions-scientifiques/cahiers-du-lamsade.html]. Si N électeurs jugent que deux candidats ont la même mention majoritaire (disons « bien ») alors une mention « bien » est retirée de chez chacun d’eux puis on recommence le processus avec les N-1 bulletins restants jusqu’à départage, c’est-à-dire quand l’un des candidats obtient une mention majoritaire (calculée sur la base de ces bulletins restants) strictement meilleure que les autres. Pour une grande population, on peut trouver des algorithmes plus simples pour réaliser le départage des ex æquo, en suivant le principe que le plus grand bloc d’électeurs en désaccord avec la mention majoritaire décide. Ce mode de scrutin est soutenu par l’association [MieuxVoter -> https://mieuxvoter.fr/].

Lors des expérimentations menées en 2022, les participant ont ainsi voté pour les candidats qui se présentent à l’élection présidentielles, présentés en suivant la liste ordonnée fournie par le Conseil constitutionnel, selon: le mode de scrutin habituel, le vote par note, le vote par approbation et le jugement majoritaire.


Les enseignements des opérations passées

L’analyse des différentes règles de vote, existantes et alternatives, exige une combinaison d’expertises permettant de déterminer leurs propriétés des règles de vote d’une part, et de tester leur applicabilité et leur acceptabilité d’autre part [Madhavan et al. 2017]. L’opération Voter Autrement procure de façon récurrente des données expérimentales précieuses et inédites sur les comportements électoraux des électeurs, étant données leurs préférences électorales dans un contexte politique complexe, pour différents modes de scrutin.
Chaque édition de l’opération “Voter Autrement” adapte le protocole expérimental pour répondre à des questions scientifiques spécifiques. Elles ont d’ores et déjà permis de mettre en évidence des résultats saillants et robustes sur notre démocratie électorale. A titre d’illustration:

  • Le résultat de l’élection dépend intimement du choix du mode de scrutin: François Bayrou aurait pu être élu en 2007 [Baujard et Igersheim 2009].
  • Le résultat électoral procure une image du classement et de l’importance relative des candidats nécessairement biaisé par la règle de vote: deux partis (le FN et les Verts) qui, selon les résultats de vote par approbation (environ 26% dans les deux cas), sont d’importance similaire ont pourtant obtenu 18% et 2% des voix du premier tour du vote officiel en 2012 [Baujard et al. 2013].
  • Plus généralement, on apprend que les règles mono-nominales (en vigueur) favorisent les candidats exclusifs et la polarisation du paysage politique alors que les règles multi-nominales favorisent les candidats inclusifs, c’est-à-dire ceux qui attirent un soutien large des électeurs, même au-delà de leur famille politique [Baujard et al. 2014].
  • La perception que l’on peut avoir du paysage politique, de l’axe gauche droite, du positionnement des candidats et de la dynamique des préférences électorales dépend du mode de scrutin [Baujard, Senné et Igersheim 2011, Lebon et al. 2017, Baujard et Lebon 2020].
  • Dans le vote par évaluation, les échelles plus longues et celles qui comprennent des notes négatives ont la préférence des électeurs français et elles favorisent les candidats plus consensuels, mais elles favorisent davantage les candidats peu identifiés et le vote stratégique – ici au sens où les votants sont incités à exagérer l’expression de l’intensité de leur préférence [Baujard et al. 2018, Baujard, Igersheim et Lebon 2021]. Ce résultat peut militer en faveur d’échelles plus courtes, comme [0,1,2] ou le vote par approbation, ou en faveur du vote au Jugement majoritaire.
  • L’objectif de l’édition 2022 vise à déterminer quels types de candidats sont favorisés par les différentes règles (en faisant varier la taille de l’échelle des mentions, la forme des mentions, les préférences électorales et le contexte des candidatures), identifier les règles préférées par les votants, tester la compréhension et la satisfaction des règles.

Résultats des expérimentations de vote: une illustration, quelques références

Les modes de scrutin fonctionnent comme des filtres différents entre les préférences électorales et le choix le jour du scrutin.

Par exemple, François Bayrou aurait été élu en 2007 avec le vote par approbation. Ainsi les modes de scrutin ont une influence sur le résultat. Si c’est François Hollande qui aurait été élu en 2012, les classements des candidats diffèrent en 2012. Et les chiffres comparés entre vote officiel et approbations nous enseignent une réalité bien différente des préférences politiques des électeurs français : en 2012, un parti représentait 2,31% des voix au vote officiel et 26.69% des approbations ; alors qu’en autre en représentait respectivement 18.30% et 27.46% (voir détails dans ce document ). Ainsi, même la perception des petits ou des grands partis peut être affectée par le filtre du mode de scrutin.

Le graphique ci-dessous permet d’un seul coup d’œil de comparer les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2017 par mode de scrutin sur la base des données de l’expérimentation in situ, corrigées (autant que faire se peut) des biais de participation et de représentation nationale. Ces premiers résultats, qui ne prétendent pas à une rigueur statistique complète, sont présentés ici pour ce qu’ils sont : des indications de tendance générale.
Pour chaque candidat (sur l’axe horizontal), on lit son classement selon cinq des modes de scrutin étudiés (sur l’axe vertical). Comme l’ordre d’apparition des candidats sur l’axe horizontal est celle de l’élection officielle, il est logique que la courbe représentative du classement officiel soit une droite (ici en bleu turquoise). Les variations autour de cette droite des autres modes de scrutin permettent de visualiser rapidement l’effet du changement de règle de vote sur le résultat de l’élection au niveau national, les préférences des électeurs étant données.

Lire / Télécharger les résultats et les analyses

Liens vers les articles d’analyse prochainement sur ce site.


Les données expérimentales

Les jeux de données issus de ces expériences sont rendues disponibles au public sur la plateforme en ligne Zenodo, sous licence Creative Commons. A titre d’illustration, en 2017, nous avons recueilli des données électorales et sociologiques sur 6 358 électeurs in situ [Bouveret et al. 2019] et 37 739 participants en ligne [Bouveret et al. 2018].

Les types d’expérimentations

Différentes modalités expérimentales sont mobilisées dans cette opération.

  • Dans les expérimentations in situ, des électeurs de plusieurs bureaux de vote en France sont invités, juste après avoir voté lors du premier tour des élections présidentielles, à tester d’autres modes de scrutin que la méthode de vote en vigueur dans des bureaux de vote expérimentaux. L’expérimentation a déjà eu lieu à Saint-Etienne (42) en 2012, Orsay (91) en 2002, Strasbourg (67) en 2007, 2012 et 2017, Cigné (53) 2007, Louvigny (14) en 2007 et 2012, Hérouville Saint-Clair (14) en 2017, Grenoble (38) en 2017, ainsi que, sur une initiative citoyenne, à Crolles (38) et Allevard-les-Bains (38) en 2017, chaque fois avec l’aval des Préfectures, l’accord des élus, la coopération des municipalités et l’aide de nombreuses personnes. Des bulletins de vote expérimentaux, des isoloirs et une urne de vote étaient à la disposition des électeurs pour leur permettre de voter dans les mêmes conditions que lors du vote officiel. Certains se sont vus proposer une procédure de vote sur tablettes. Le résultat des votes expérimentaux n’a bien évidemment aucune influence sur le résultat du vote officiel.
  • Dans le cadre de l’opération Voter Autrement, une expérimentation sur internet a également été proposée en 2012 (http://votedevaleur.org), et en 2017 (http://vote.imag.fr). à tous les électeurs français qui désiraient se prêter au jeu. Dans d’autres contextes, des tests de modes de scrutins alternatifs de grande ampleur ont été également menés par exemple sur le jugement majoritaire en 2017 (http://primaires.org), ou sur d’autres contextes électoraux (le foot, les européennes etc).
  • Dans les expérimentations en laboratoire, le contrôle des préférences par des incitations financières permet de “contrôler” le profil de préférences des sujets, et il est possible de faire varier les hypothèses sur le contexte (par exemple le type de candidatures) et les effets de cadrage (forme des bulletins, présentation des modes de scrutin…). Avec l’essor du distanciel ces dernières années, des méthodes conformes aux standard de l’économie expérimentale se développent également en ligne pour réaliser des expérimentations avec préférences contrôlées.
  • Pour l’édition 2022 de l’opération voter autrement, nous souhaitons combiner des questionnaires sur données échantillonnées, des expérimentations de laboratoire en distanciel ainsi que, si les conditions sanitaires le permettent, une expérimentation in situ à l’occasion du premier tour de l’élection du 10 avril 2022.

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Les matériels expérimentaux in situ 2022

  • Lettre d’information adressée aux électeurs avant le scrutin: [Lettres aux électeurs des 2 bureaux expérimentaux -> https://www.gate.cnrs.fr/IMG/pdf/va2022_insitustrasbourg_letinfo.pdf]
  • Bulletins expérimentaux in situ utilisés  à Strasbourg: [Approbation et Jugement majoritaire à 6 mentions -> https://www.gate.cnrs.fr/IMG/pdf/va2022_bulletina4-strasbourg_av_jm_6mentions.pdf]; [Approbation et Vote par note à 6 niveaux -> https://www.gate.cnrs.fr/IMG/pdf/va2022_bulletina4-strasbourg_av_ev_6mentions.pdf]
  • Affiche de l’expérimentation: [Affiche -> https://www.gate.cnrs.fr/IMG/pdf/va2022_insitustrasbourg_affiche.pdf]
  • Extrait des questionnaires en ligne, protocole enquête 2022

Les matériels expérimentaux 2017
Téléchargez ici les matériels d’information ou de vote expérimental in situ 2017 :


Les règles testées

Ces expérimentations ont en commun de comparer les règles multi-nominales (qui permettent de se prononcer sur chaque candidat) à la règle mono-nominale du scrutin en vigueur (qui exige que le votant ne sélectionne qu’un seul candidat). Les règles multi-nominales testées considèrent donc des évaluations de chaque candidat par les votants. (Notons qu’il en existe pourtant d’autres, qui ne sont pas étudiées ici, où les votants classent les candidats par ordre de préférence, mais qui ont donné lieu à d’autres expérimentations).

  • Dans le vote par évaluation, les votants attribuent une note à chaque candidat étant donné une échelle de note prédéfinies, par exemple [-1,0,1] ou [0,1,2,3]; le candidat qui obtient la somme des notes la plus élevée l’emporte.
  • Pour l’échelle courte [0,1], on parle de vote par approbation: le votant peut approuver ou ne pas approuver chaque candidat et celle ou celui qui obtient le plus grand nombre d’approbations gagne. Ce mode de scrutin a été récemment mis en œuvre dans des élections politiques américaines comme à Saint-Louis et connaît un soutien croissant aux États-Unis [https://electionscience.org/].
  • Le jugement majoritaire est une méthode de vote où il est également demandé aux votants de s’exprimer sur chaque candidat. Est élu celui qui a la meilleure (mention d’évaluation) médiane; ce système de vote, une fois complété par des principes de départage des ex æquo, est appelé “Jugement majoritaire” [Balinski et Laraki 2007, 2011]. Dans ce mode de scrutin, le candidat élu n’est donc plus celui qui a “le plus grand nombre de voix” (comme dans notre scrutin habituel) ou “le plus grand score” (comme dans le vote par évaluation), mais celui qui est “le mieux évalué par une majorité”. Plus précisément, chaque votant évalue chaque candidat selon une mention (entre “Très bien” à “A rejeter” pour 5 mentions); le “profil de mérite” de chaque candidat résume l’ensemble des mentions qu’il a obtenues; il y a au moins une majorité d’électeurs qui évaluent ce candidat à sa mention médiane ou à une mention encore meilleure, et ceux qui contestent cette mention sont toujours une minorité; le gagnant est celui pour qui sa mention médiane est meilleure que celle des autres. Évidemment, même avec 7 mentions distinctes, il est fréquent que deux ou plusieurs candidats obtiennent la même mention; on applique alors une règle pour comparer le nombre d’électeurs qui ont mieux (ou moins).

L’équipe ressource mobilisée

Le projet, animé par Antoinette Baujard (Université Jean Monnet, GATE) Isabelle Lebon (Normandie Université, CREM) et Herrade Igersheim (CNRS BETA, Université de Strasbourg), mobilise une équipe dans toute la France, comprenant notamment:

  • Isabelle Lebon , Professeure des universités en économie, Université de Caen Basse-Bormandie, isabelle.lebon@unicaen.fr
  • Jean-François Laslier , Directeur de Recherche en économie, CNRS, Paris School of Economics et ENS
  • Jerome Lang , Directeur de Recherche en économie, CNRS, LAMSADE ET Université Paris Dauphine
  • Herrade Igersheim , Directrice de recherche en économie HDR, CNRS et Université de Strasbourg, igersheim@unistra.fr
  • Sylvain Bouveret , Maître de conférences en informatique, Université de Grenoble
  • Antoinette Baujard , Professeur d’économie, Université Jean Monnet, antoinette.baujard@cnrs.fr

Ressources

Le projet bénéficiera de la longue expérience de l’équipe dans l’organisation d’expériences de vote en ligne et in situ. Nous avons jusque-là bénéficié de financement par: un appel d’offre spécifique du Centre d’Analyse Stratégique 2007, la Chaire d’excellence UJM CNRS 2011-2016, les programmes DynaMITE (ANR-13-BSH1-0010-01, Dynamic Matching and Interactions: Theory and Experiments) et CoCoRICo-CoDec (ANR-14-CE24-0007, Calcul, Communication, Rationalité et Incitations en Décision Collective et Coopérative). Pour réaliser l’expérimentation 2022 et d’autres à venir, nous bénéficions notamment d’un financement de l’appel à projet recherche de l’UJM 2022.

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Couverture médiatique

Dossier de presse

Les média en ont parlé

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Remerciements

[Remerciements 2022 -> https://www.gate.cnrs.fr/IMG/pdf/merci2022-v0.pdf]

Remerciements 2017

Remerciements 2012

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Quelques références

Balinski & Laraki. A theory of measuring, electing and ranking. Proceedings of the National Academy of Sciences USA, 2007, 104(21): 8720-8725.
Balinski & Laraki, Majority Judgment: Measuring, Ranking, and Electing, 2011, MIT Press.
Baujard, Igersheim & Lebon. Some regrettable grading scale effects under different versions of evaluative voting, Social Choice and Welfare, 2021, 56: 803-834 (link ; WP)
Baujard & Lebon. Retelling the Story of the 2017 French Presidential Election: The contribution of Approval Voting, WP GATE 2020-2023, currently submitted (link).
Baujard, Lebon, Igersheim, Gavrel & Laslier. How voters use grade scales in evaluative voting, European Journal of Political Economy, 2018, 55 : 14-28. (link ; WP)
Baujard, Gavrel, Herrade Igersheim, Laslier & Lebon. Vote par approbation, vote par note: Une expérimentation lors des élections présidentielles du 22 avril 2012″ Revue Economique, 2013, 64(2): 178-188. (link)
Baujard, Gavrel, Igersheim, Laslier & Lebon. Who’s favored by Evaluative Voting? An experiment conducted during the 2012 French Presidential Election, Electoral Studies, 2014, 34: 131-145. (link)
Baujard, Senné & Igersheim. An analysis of the political supply in the 2007 French Presidential election based on framed-field experimental data. Les Annales d’économie et statistiques, 2011, 101-102: 149-186.
Baujard & Igersheim. Expérimentation du vote par note et du vote par approbation le 22 avril 2007. Premiers résultats. Revue Economique, 2009, 60(1): 189-201.
Bouveret, Blanch, Baujard, Durand, Igersheim, Lang, Laruelle, Laslier, Lebon, Merlin. Voter Autrement 2017 for the French Presidential Election. The data of the In Situ Experiment. Dataset and companion article., 2019, Zenodo 3548677 (Link)
Fabre. Tie-breaking the highest median: alternatives to the majority judgment. Social Choice and Welfare, 2021, 56: 101–124. (link)
Igersheim, Baujard, Gavrel, Laslier, & Lebon. Individual Behavior under Evaluative Voting. A comparison between laboratory and In Situ experiments”. In Voting experiments , Blais, Laslier, & Van der Straeten Eds. Springer, 2016, Part IV : 257-269, (link ; WP version)
Laslier. Lessons from In Situ experiments during French elections. In In Situ and Laboratory Experiments on Electoral Law Reform, Dolez, Grofman, & Laurent (eds.), 2011, Springer. (Link to Open access)
Laslier. L’étrange « jugement majoritaire » Revue économique, 2019, 70(4): 569-588.
Laslier. Voter autrement. Le recours à l’évaluation, 2019, Éditions Rue d’Ulm.
Lebon, Baujard, Igersheim, Gavrel & Laslier. Ce que le vote par approbation révèle des préférences des électeurs français, Revue Economique, 2017, 6(68): 1063-1076. (link ; WP; Les Echos)
Madhavan, Phelps, & Rappuloi. Compare voting systems to improve them. Nature, 2017, 541: 151–153. (Link)